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L'ARDA et le collectif DiasporAct fêtent ensemble la première année de parution du livre "Noire n'est pas mon métier". - "Noire n'est pas mon métier" est paru aux éditions du Seuil, il y a un an, sous l'impulsion d'Aïssa Maïga. Les actrices ayant témoigné dans ce livre, toutes réunies dans le collectif DiasporAct, organisaient ce Jeudi 25 Avril 2019, à l'Hôtel Renaissance Paris République, 3 tables rondes pour faire le bilan de cette 1ère année. L'ARDA était invitée à intervenir sur la dernière, portant sur la représentation dans les médias.

L'ARDA et le collectif DiasporAct fêtent ensemble la première année de parution du livre "Noire n'est pas mon métier".

Publié le 28/04/2019. Lu 4208 fois.

"Noire n'est pas mon métier" est paru aux éditions du Seuil, il y a un an, sous l'impulsion d'Aïssa Maïga. Les actrices ayant témoigné dans ce livre, toutes réunies dans le collectif DiasporAct, organisaient ce Jeudi 25 Avril 2019, à l'Hôtel Renaissance Paris République, 3 tables rondes pour faire le bilan de cette 1ère année. L'ARDA était invitée à intervenir sur la dernière, portant sur la représentation dans les médias.

Noire n'est pas mon métier est un essai collectif initié par l'actrice française Aïssa Maïga et publié aux Éditions du Seuil le 3 mai 2018. Se présentant comme un « livre-manifeste », il se compose de témoignages et réflexions de seize comédiennes françaises noires ou métisses : Nadège Beausson-Diagne, Mata Gabin, Maïmouna Gueye, Eye Haïdara, Rachel Khan, Aïssa Maïga, Sara Martins, Marie-Philomène Nga, Sabine Pakora, Firmine Richard, Sonia Rolland, Magaajyia Silberfeld, Shirley Souagnon, Assa Sylla, Karidja Touré et France Zobda.

L'ouvrage dénonce les discriminations et les stéréotypes dont les femmes noires et métisses sont victimes dans le milieu du cinéma français mais aussi à la télévision, au théâtre et dans le monde culturel en général. Les contributrices de l'ouvrage espèrent ainsi enclencher un véritable mouvement collectif et obtenir une meilleure représentation de la diversité et créent en parallèle, le collectif « DiasporAct »

Environ un an avant la publication de Noire n'est pas mon métier, Aïssa Maïga visionne le documentaire "Ouvrir la voix", réalisé par Amandine Gay. Au début du film, elle y voit son propre nom suivi d'un point d'interrogation, puis plusieurs Françaises, toutes noires, sont interrogées, avec pour défi de lister cinq actrices françaises noires ; Aïssa Maïga est le seul nom qu'elles parviennent à citer. Perturbée par cette prise de conscience, l'actrice décide alors d'écrire un texte à propos de ce statut d'exception et de donner aussi la parole à d'autres actrices françaises noires. Elle contacte alors les futures contributrices du livre au début de l'année 2018. Alors qu'elle travaille sur un autre projet avec la journaliste et éditrice Charlotte Rotman, cette dernière s'investit alors dans la publication du livre. Les textes sont écrits en l'espace d'un mois. Le groupe de contributrices est constitué d'actrices d'âges divers et d'origines géographiques et sociales variées.

Bien que la situation sociale et historique soit différente en France, l'ouvrage s'inspire en partie des évolutions de la société américaine et d'Hollywood en particulier, par exemple du mouvement de protestation « #OscarsSoWhite » qui critiquait l'absence de diversité parmi les nominations des Oscars, fin 2015. La démarche du livre, qui lutte contre les injustices et les inégalités, est également féministe et s'inscrit aussi dans un contexte de libération de la parole des femmes dans la lignée du mouvement MeToo (Différents témoignages mettent en avant des actes de harcèlement sexuel).

Deux semaines après la sortie du livre, les seize actrices montent ensemble les marches du Palais des festivals, le 16 mai 2018, lors du Festival de Cannes. Cette action intervient quelques jours après une autre montée des marches engagée, celle de 82 femmes pour mettre en avant le faible nombre de réalisatrices sélectionnées durant toute l'histoire du festival.

Si la diversité des seize contributrices permet une certaine variété des témoignages et met en avant la singularité de chacune, l'ouvrage est également emprunt d'une certaine choralité, avec des problématiques qui se rejoignent, comme la perte de confiance en soi ou la tendance au renoncement. Le livre fait remarquer le faible nombre de rôles proposés aux actrices noires, notamment pour les personnages les plus importants. De plus, les protagonistes attribuées aux comédiennes noires, sont généralement subalternes et souvent stéréotypées, avec une récurrence de femmes prostituées (la vision fantasmée et érotisée du corps des femmes noires demeure), de mères célibataires accumulant les difficultés, de « mamas en boubous », d'infirmières, ou encore d'immigrantes, régulièrement affublées d'un fort accent « africain ». Les comédiennes réclament la fin de ces humiliations, et revendiquent la possibilité d'accéder à n'importe quel type de rôles, même si certaines contributrices, comme la jeune Karidja Touré, constatent une évolution récente. Toutes appellent néanmoins à une accélération de ce changement d'état d'esprit.

Un an après, le collectif DiasporAct se donnait l'opportunité de faire le point sur cette année

Après un mot d’ouverture de Firmine Richard, maîtresse de cérémonie de ce premier anniversaire, s'ouvrait la première table ronde animée par le journaliste Sylvère-Henri Cissé: "SISTERS ACT - Noire n’est pas mon métier : 1 an déjà !" où les actrices du collectif DiasporAct, Mata Gabin, Karidja Touré, Eye Haïdara, Sabine Pakora, Aïssa Maïga, accompagnées de l'éditrice du livre Charlotte Rotman, ont pu revenir sur la naissance du livre, leur présence à Cannes, la résonance médiatique, l’impact dans le milieu professionnel ainsi que les initiatives qui en découlent tant du point de vue personnel que collectif.

 

La deuxième table ronde de la journée, "HAPPINESS THERAPY" abordait des sujets plus douloureux tels que les violences sexuelles et le harcèlement dans le milieu du cinéma. La journaliste Rokhaya Diallo en était la modératrice.

Ce fût principalement l'occasion de réentendre, autour de l'actrice Nadège Beausson-Diagne, et de Laure Salmona (co-fondatrice de Féministe contre le cyberharcèlement et experte droit des femmes et violence sexuelles) et Anne-Cécile Mailfert (Présidente de la Fondation de Femmes, #MaintenantOnAgit aux César), le témoignage bouleversant de l'actrice Burkinabée Azata Soro, agressée et défigurée sur un tournage, par le cinéaste Tahirou Tasséré Ouedraogo, condamné par la justice depuis. La révélation publique lors du Fespaco des agressions dont ont été victimes Azata Soro et l'actrice française Nadège Beausson-Diagne, qui ont volontairement témoigné pour briser le silence sur le harcèlement sexuel dans le cinéma africain, a provoqué un scandale. Une pétition avait exigé l'exclusion du Fespaco de la série "Le Trône", à l'initiative des collectifs de femmes "Cinéastes non-alignées" et "Noire n'est pas mon métier". Un nouveau mouvement a été lancé, #Memepaspeur, pour "libérer la parole des femmes" en Afrique, à l'initiative de Nadège Beausson-Diagne, populaire pour ses rôles dans la série "Plus belle la vie" et le film "Bienvenue chez les Ch'tis" entre-autres.

Autour de ce témoignage et la naissance du mouvement #memepaspeur, ont été évoqué la reconnaissance du statut des victimes, la reconstruction de soi ainsi que les outils thérapeutiques et juridiques disponibles ou à mettre en œuvre.

 

Enfin la 3ème et dernière table ronde "LE GOÛT DES AUTRES - Nos collaborations pour faire bouger les lignes", animée par la productrice et réalisatrice Fanny Glissant, abordait le sujet de la représentation dans les médias et la fiction ainsi que les actions de différents acteurs de la chaine média ou le positionement de certaines corporations œuvrant pour l'accélération du processus de visibilité. Autour des actrices Sara Martins, Magaajyia Silberfeld, Maïmouna Gueye et Assa Sylla (qui présentait à cette occasion, l'initiative de plateforme "1000 talents" de France Télévision), étaient invités à intervenir la sociologue Marie-France Malonga, qui présentait son test de la diversité, dit le Malonga test (s'inspirant du test de Bechdel sur de la représentation des femmes dans les fictions anglo-saxonnes), la productrice Laurence Lascary (fondatrice de la société De l'autre coté du périph' et productrice de l'Ascension) qui créa avec d'autres réalisatrices et distributrices, le collectif 50/50/2020, pour la parité et la diversité dans la fiction française, et, le directeur de casting, David Bertrand, venu réitérer le soutien entier de l'ARDA et l'engagement de ses membres dans la lutte pour la représentation de la diversité dans toutes ses formes.

Firmine Richard refermait cette journée de commémoration, de témoignages et de réflexions par un discours enthousiasmant et se donner rendez-vous l'an prochain.

Nul doute qu'il y aura encore beaucoup à dire et que l'ARDA se retrouvera aux cotés de ces actrices et femmes pour soutenir l'action et renforcer le mouvement insuflé par ces actrices et femmes... noires, certes mais dont le métier n'est pas seulement de l'être.

(Sources Wikipédia et collectif DiasporAct)

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